Comment animer son propre atelier d’écriture

Si vous n’avez pas encore lu l’article sur ma rencontre avec les ateliers d’écriture, je vous invite à en faire la lecture avant celui-ci, juste ici.

J’ai commencé à préparer et à animer mes ateliers pour adultes de la même manière que l’une des animatrice des ateliers auxquels je participais. C’était en 2015. On a tous besoin d’un modèle et d’une base à laquelle se référer, et j’avais choisi la mienne.

Au bout d’un an, je me suis rendu compte que ce format ne me convenait pas tellement, et j’ai commencé à muer doucement. J’avais besoin d’un atelier qui me corresponde : plus libre, plus rieur, plus déroutant et aussi moins littéraire.

Je me suis débarrassée progressivement des consignes trop techniques, des exercices d’écriture qui étaient, selon moi, trop proches du jeu d’écriture, j’ai intégré beaucoup moins de textes de référence. Ce que je voulais, c’était que l’on plonge vraiment dans un univers, dans un sujet, dans un personnage, c’est-à-dire sincèrement, à fond, le temps de quelques minutes.

J’ai évité les temps d’écriture trop longs parce que les participants en étaient impressionnés, ce que je comprends. La légèreté et le plaisir de l’écriture tiennent aussi à des temps d’écriture qui ne sont pas à rallonge et qui permettent de se dire : j’en suis capable. Il y a une certaine angoisse à savoir que l’on a 1 h 30 pour écrire sur un thème, tout simplement parce qu’il y a trop de possibilités qui vont s’amasser et que vous allez potentiellement vous mettre à douter : du bon choix de votre idée, de la tenue de votre texte, de la possibilité d’une panne d’inspiration, de devoir rebrousser chemin, etc.

J’ai pris un gros contre-pied avec tous les animateurs que j’avais pu rencontrer : je participais aussi à l’atelier que j’animais. C’était important pour moi de créer un environnement équilibré, de montrer que je « m’infligeais » les mêmes règles, les mêmes difficultés, et que nous y arriverions tous à notre manière.

J’ai aussi cessé peu à peu de faire des retours critiques sur les textes. Cela tient surtout du fait que j’ai commencé à en faire de plus en plus avec les écrivains dont je recevais les textes et dont mon rôle était d’en réaliser la relecture argumentée. J’ai constaté que je n’étais pas capable de la même analyse en écoutant un texte lu à la volée, que je n’avais pas la même attention ni la même concentration. Alors j’ai préféré me départir de ce retour pour favoriser un lâcher-prise.

En cessant de faire des retours, j’ai remarqué que les participants gagnaient en liberté d’expression. Et c’est ce que je souhaitais, que cet atelier laisse de la place à l’imaginaire de chacun, peu importe où il nous embraquerait tous.

Chaque année, j’expérimente davantage au contact de participants qui, eux aussi, mutent. Il y a de nouveaux participants et des anciens, qui progressent chacun, à leur façon, sur leur chemin d’écriture. Et c’est une joie sans cesse renouvelée que de pouvoir partager cet espace de créativité et d’imaginaire.

Si vous souhaitez en savoir plus sur les ateliers d’écriture de Poisson-Plumes et savoir comment nous rejoindre, je vous invite à faire un petit tour sur la page dédiée.

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